Le ministère de la Santé et des Solidarités publie les résultats d'une étude sur le profil des bénéficiaires du RMI et, plus particulièrement, les différences entre départements. Le principal intérêt de cette étude est de replacer l'évolution de cette prestation dans une perspective historique, depuis sa mise en place effective en 1989.
Le premier enseignement réside dans le net ralentissement de la croissance du nombre de bénéficiaires. A une forte hausse dans les premiers temps (+17,4% par an entre 1989 et 1994), a succédé une progression plus lente (+4,7% entre 1995 et 1999), avant une période de recul du nombre de bénéficiaires en 2000 et 2001 (avec un retour au niveau de 1997 à la fin de 2001). Mais la progression a repris à partir de 2002 - juste avant le transfert aux départements - sur une base de 4,7% par an. Depuis 2006, les effectifs semblent à nouveau connaître une légère diminution (-1% l'an dernier). Ces évolutions sont très largement liées à celles du marché de l'emploi.
Le profil sociodémographique des bénéficiaires s'est également transformé. Si les hommes seuls et les familles monoparentales ont toujours constitué la majorité des foyers allocataires (respectivement 38% et 25% à la fin de 2005), leur part s'est accrue de 4 et 3 points depuis 1989 (et surtout depuis 1999). A l'inverse, celle des couples avec enfants a reculé de 6 points, pour atteindre 14% à la fin de 2005. Bien que les bénéficiaires du RMI sont, dans l'ensemble, légèrement plus jeunes que la moyenne de la population active, la part des allocataires de plus de 40 ans n'a cessé de croître, pour atteindre 46% à la fin de 2005. Cette évolution s'explique, pour partie, par le vieillissement général de la population.
En termes géographiques, une quinzaine de départements concentrent la moitié des allocataires. Cinq d'entre eux - le Nord, La Réunion, les Bouches-du-Rhône, Paris et la Seine-Saint-Denis - en regroupent 25%, soit plus de 50.000 bénéficiaires chacun. En termes de pourcentage par rapport à la population active (20-64 ans), les quatre DOM affichent les taux les plus élevés (de 13% en Guyane à 17% à La Réunion), pour une moyenne nationale de 3,5%. En métropole, ce pourcentage monte à 5 à 6% dans le bassin méditerranéen, le Nord et en Seine-Saint-Denis. Le profil des bénéficiaires varie également selon la localisation. Ainsi, les personnes isolées sont plus nombreuses en région parisienne et en Bretagne. Le Sud concentre la plus forte proportion de familles monoparentales et d'allocataires âgés, tandis que la moitié nord de la France compte la plus forte proportion d'allocataires de moins de 30 ans et que les DOM comptent à la fois la plus forte proportion de familles et d'allocataires d'âge intermédiaire.
Jean-Noël Escudié / PCA
Source: ministère de la Santé et des Solidarités, Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, "La population des bénéficiaires du RMI : tendances d'évolution et disparités départementales", Etudes et Résultats N°568, avril 2007.
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