tout change pour que rien ne bouge...


L'Agence nationale d'appui à la performance des établissements de santé et médicosociaux (Anap) publie une étude intitulée "Approche territoriale : filières de soins - Enquête sur la prise en charge des personnes âgées dans trois territoires de santé". Les trois territoires en question - sur lesquels l'enquête a été menée entre septembre 2013 et janvier 2014 - sont ceux de Strasbourg, du Nord-Ouest Val-d'Oise et du Nord Essonne.

Cinq constats principaux

Le travail réalisé par l'Anap part d'un constat déjà maintes fois formulé : "L'interdépendance des acteurs, la complexité croissante des prises en charge et l'émergence de nouveaux acteurs (dispositifs spécifiques, dispositifs de coordination...) rendent difficile la compréhension de l'offre sur un territoire. Pourtant, les patients et les professionnels sont en attente d'offres lisibles, de prises en charge coordonnées et d'outils efficaces. Ils sont aussi persuadés que l'amélioration de la qualité de prise en charge passera en partie par la révolution numérique. Mais laquelle ? Comment choisir entre un système centralisé ou bien celui porté par le CHU de référence ?"
Des questions déjà posées par la Cour des comptes et par le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (Hcaam), il y a plusieurs années (voir nos articles ci-contre du 21 février 2012 et du 27 juin 2011). Trois ou quatre ans après - et malgré les adaptations et expérimentations -, difficile de dire que le résultat de l'enquête de l'Anap montre une évolution. Ainsi, il ressort de l'enquête cinq constats principaux.

"Améliorer la lisibilité des services à domicile"

Tout d'abord, les personnes âgées ne décident pas de leur parcours de santé. Il y a donc "un écart entre les textes législatifs (libre choix des patients) et la réalité sur les territoires considérés". Cet écart s'explique par des causes multiples : pathologie des personnes, complexité des parcours, réalité des prises en charge au domicile, situations familiales complexes...
Ensuite, l'étude met en évidence le fait que, pour éviter le passage aux urgences, l'avis gériatrique H24 (rendu sous 24 heures) est le service le plus attendu par les acteurs du territoire. Troisième constat : "Les pouvoirs publics doivent améliorer la lisibilité des services à domicile." Il règne en effet une grande hétérogénéité : certains services sont bien connus des acteurs (prestations paramédicales, soins palliatifs...), alors que d'autres restent largement méconnus, comme l'aide au retour à domicile après une hospitalisation (ARDH) ou les offres d'éducation thérapeutique du patient (ETP).

Outils de coordination : tout le monde est pour, mais...

Autre enseignement de l'enquête : les besoins principaux au domicile sont faiblement médicalisés et proches des bénéficiaires. En outre, l'accès à ces services reste fortement discriminant selon le degré de connaissance du service, la distance, le coût (reste à charge), les délais d'accès à la prise en charge...
Enfin, l'étude relève un paradoxe : "Les professionnels des territoires utilisent peu les outils de coordination, mais y sont favorables." Sur les trois territoires étudiés, moins de 50% des professionnels sollicitent une coordination (Clic, réseaux, Maia...). L'Anap estime toutefois que "la jeunesse [comprendre la création récente, ndlr] de certains acteurs explique en partie cela". Côté positif, 84% des professionnels se disent toutefois volontaires pour "partager des informations autour d'outils transversaux d'échange".

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