La dernière analyse des besoins sociaux réalisée par le CCAS révèle que près du tiers des ménages de la ville de Grande-Synthe (Nord, 21.613 habitants) ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, soit plus du double par rapport au niveau national. Cela explique que le revenu minimum étudiant (RME) - créé en 1989 par la ville -, demeure l’une des aides facultatives que le CCAS accorde.
Dispositif d'accompagnement à la vie active
Le mode de calcul de cette allocation - qui aide des élèves à poursuivre leurs études supérieures alors qu’ils pourraient être pénalisés par le coût des études et un accroissement de la précarité - est inchangé : il tient compte des dépenses (charges forfaitaires) et des ressources du jeune, ainsi que celles de sa famille, tandis que le barème est pondéré selon le lieu où le jeune étudie (agglomération, hors agglomération, hors académie).
En revanche, le RME a évolué en ce sens qu'il s'inscrit aujourd'hui dans un dispositif plus global d'accompagnement à la vie active, à côté des aides à la formation professionnelle ou à la mobilité qui peuvent être également accordées, explique le directeur du CCAS, Juan-Manuel Del Pozo.
Autre évolution : le traitement des dossiers
Par ailleurs, le traitement des dossiers a évolué. "Au fil du temps, nous avons constaté qu'il fallait considérer l'étudiant 'avec' sa famille, poursuit le directeur du CCAS. En effet, un étudiant même doté du RME peut néanmoins se trouver en difficulté, si sa famille est endettée ou qu'un de ses parents perd son emploi. Il convient donc de s’assurer que le RME serve vraiment à la poursuite d'études." La commission permanente du CCAS, qui se prononce sur les aides facultatives, prend donc en compte plus globalement la situation sociale de la famille lors de l'étude de la demande de l’étudiant.
En 2015, la commission du CCAS a reçu 265 demandes de RME et en a accordé 205. Ce taux de 80% est constant depuis des années. Globalement, le budget RME se chiffre à 200.000 euros par an pour le CCAS. Cette allocation est versée en trois fois : 5 dixièmes le premier trimestre (parce que les frais sont souvent plus importants), le restant aux débuts des deuxième et troisième trimestre, sur justificatif d'assiduité.
Réseau solidarité étudiant : émulation des anciens bénéficiaires du RME
Certes à Grande-Synthe, le taux de jeunes diplômés de niveau 3 demeure encore faible en comparaison de la moyenne départementale et nationale, et les études courtes sont privilégiées encore aujourd'hui. Le RME à lui seul ne suffit donc pas à inverser la tendance. Mais il préserve les chances que certains n'auraient pas sans cela, assure Marie-Line Vandenbossche, adjointe à la solidarité et vice-présidente du CCAS. Le directeur du CCAS, qui a lui-même bénéficié de ce RME pour ses études, en est un exemple.
Autre effet bénéfique : depuis 2013, un réseau d'entraide entre étudiants permet à ceux qui le souhaitent de garder des liens et de faire bénéficier de leur expérience, contacts et bonnes adresses les jeunes étudiants. Il compte une soixantaine d'inscrits.
Emmanuelle Stroesser / Agence Traverse pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
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