les cartes et le territoire


Quoi de plus éclairant qu'une carte pour comprendre les enjeux liés aux différents systèmes de transport ? C'est ce postulat qui a conduit le think tank TDIE, qui contribue au débat public sur les transports, la mobilité et la logistique, à recourir à la cartographie dans ses travaux. Dès 2003, l'association, qui regroupe un large panel d'acteurs (décideurs publics, autorités organisatrices de transport, opérateurs, fédérations et syndicats professionnels de travaux publics, industriels), s'était livrée à cet exercice à l'occasion du Comité interministériel pour l'aménagement et le développement du territoire (CIADT) qui avait proposé un schéma multimodal à 20 ans. Elle a renouvelé l'exercice en 2008 alors que le Grenelle de l'environnement annonçait un schéma national des infrastructures (Snit) et en 2011 pour l'avant-projet du Snit qui n'a finalement pas pu être adopté par le Parlement.
Aujourd'hui, elle récidive à l'occasion du projet de loi d'orientation des mobilités (LOM), adopté en première lecture au Sénat le 2 avril, qui porte la programmation des investissements de l'État dans les systèmes de transport. Cette fois, elle publie ni plus ni moins qu'un atlas de 21 cartes destiné à alimenter les débats autour du projet de LOM et au-delà à servir de document de référence pour qui veut comprendre les continuités et les ruptures de la politique d'infrastructures de transport, ainsi que les défis qui l'attendent.

"Outils emblématiques de la politique d'aménagement du territoire"

Le travail d'élaboration de ce document a commencé en 2017, le temps de recueillir toutes les données et de faire vérifier les cartes par les acteurs concernés. "Trois évolutions majeures ont complexifié ce travail cartographique, a commenté Philippe Duron, co-président délégué de TDIE lors de la présentation de l'atlas ce 9 avril. Il a fallu prendre en compte les nœuds et les points de congestion, les enjeux liés à l'entretien des réseaux et aussi traduire la nouvelle répartition des compétences entre des maîtres d'ouvrage et des autorités organisatrices qui se sont diversifiés." "Pour nous, l'intérêt de la démarche cartographique est de disposer d'une projection spatiale et d'outils emblématiques de la politique d'aménagement du territoire, relève l'ancien député du Calvados, qui a présidé le COI. La carte ramène au territoire."
"Nous avons structuré l'atlas en trois grandes parties, en rappelant d'abord les interactions entre infrastructures et territoires, rebondit Michel Savy, président du conseil scientifique de TDIE. Il apparaît ainsi que les infrastructures ont un effet structurant lorsqu'elles sont rares, autrement dit plus une infrastructure se développe sur le territoire, moins elle est discriminante. L'autre point à souligner est que les problèmes de transport sont directement liés à la géographie du territoire et appellent des solutions différentes selon les territoires." La deuxième partie de l'atlas récapitule mode par mode ce qui a été construit ou mis en chantier depuis le début des années 2000 et la troisième partie est consacrée aux nouvelles perspectives. "Nous nous sommes calés pour cela sur les travaux du COI que nous avons cartographiés afin d'offrir au législateur toute la gamme de choix des infrastructures, avec des cartes par mode, par phase et par option, ainsi que des zooms par métropole pour les nœuds ferroviaires et routiers, poursuit Michel Savy. Cela donne une approche renouvelée des infrastructures, désormais multimodale et à plusieurs échelles (locale, régionale, nationale, européenne."

Pour Louis Nègre, co-président délégué de TDIE, l'intérêt de l'outil n'est pas seulement technique mais aussi politique, en s'appuyant sur les travaux du COI, que les sénateurs ont également mis en avant lors de leur examen du projet de LOM. "Nous défendons aussi à travers ce travail la nécessité d'une loi de programmation financière pluriannuelle pour les transports, note l'ancien sénateur des Alpes-Maritimes. L'un des déclencheurs du mouvement des gilets jaunes a été la hausse des taxes sur les carburants. Or il n'est pas normal que les 4 milliards d'euros ainsi prélevés soient allés dans la grande lessiveuse de Bercy. L'argent de la mobilité doit aller à la mobilité."
 

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