Au 1er janvier 2018, la France (1) compte 36,3 millions de logements, dont 2,9 millions sont vides, soit un taux de vacance résidentielle de 8,4%, selon le focus (2) publié par l'Insee le 2 octobre. Ce taux était de 7,4% il y a 30 ans. En valeur absolue, on est quasiment passé de 2 millions de logements vacants en 1988 à 3 millions aujourd'hui.
Mais, évidemment, la vacance n'est pas homogène selon les territoires. "La majorité des logements vacants en France se situent dans une commune rurale ou dans une petite unité urbaine", relève l'Insee. Plus précisément, 1 million est situé dans des unités urbaines de moins de 100.000 habitants et 735.000 dans des communes rurales. Dit autrement : 60% des logements vacants en France sont situés dans ces territoires : 25% dans les communes rurales et 35,3% dans les unités urbaines de moins de 100.000 habitants.
Les communes rurales supportent quant à elles un taux de vacance résidentielle de 8,8% et les unités urbaines de moins de 100.000 habitants de 9%.
Les unités urbaines de plus de 100.000 habitants vont bien mieux avec un taux de vacance de 7,9% (soit 826.000 logements). Avec seulement 346.000 logements vides, le taux de vacance résidentielle de l'unité urbaine de Paris est de 6,6%.
Dans les départements d'outre-mer, où le parc de logements augmente plus vite qu'en métropole (+2,5 % contre +1,1% en moyenne en 30 ans), le taux de logements vacants est également en plus forte croissance : déjà à 9,4% en 1988 (41.000 logements), il atteint 12,9% en 2018 (119.000 logements).
En 2018, 58 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale. "Cette part n’a cessé de croître depuis les années 1980 jusqu’en 2010, mais depuis, elle est restée stable", note l'Insee. En 1988, elle était effectivement à 54%.
20% des ménages sont des propriétaires qui n'ont pas fini de rembourser leur emprunt. Ils représentent un tiers des propriétaires. "La part d’accédants à la propriété a fortement augmenté dans les années 1980 avant de baisser jusqu'au milieu des années 2000. Elle est stable depuis", observe l'Insee (voir aussi notre encadré ci-dessous).
Les propriétaires qui n'ont pas ou plus d'emprunt à rembourser (soit les deux tiers des propriétaires) sont de plus en plus nombreux "sous l’effet du vieillissement de la population", explique l'Insee. 28% des ménages étaient dans ce cas il y a 30 ans, ils sont désormais 38%.
Conjointement, la proportion des ménages locataires de leur résidence principale a légèrement diminué dans les années 1980 et se maintient depuis aux alentours de 40%. La part des bailleurs publics a peu augmenté jusqu'au milieu des années 1990, puis s'est maintenue. 16% des ménages habitaient un HLM en 1988, ils sont aujourd'hui 17%. 23,5% des ménages louaient un logement à un bailleur privé en 1988, ils sont aujourd'hui 22,9%.
En 2018, l’habitat individuel représente 56% des logements en résidence principale, soit 20,536 millions de logements. Cette part progressait encore jusqu'en 2008, a stagné jusqu'en 2013, année où elle a baissé sous l'effet d'une construction neuve davantage portée vers le collectif.
L'Insee observe également que l'habitat individuel "est d'autant plus fréquent que la commune est petite". Il représente 92% du parc de logement des communes rurales, 66% de celui des petites unités urbaines (moins de 100.000 habitants), 39% de celui des grandes unités urbaines (plus de 100.000 habitants) et 22% de celui de l'unité urbaine de Paris.
A noter enfin que la part de l’habitat collectif est toujours plus élevée parmi les résidences secondaires et les logements vacants que parmi les résidences principales.
(1) Hors Mayotte
(2) Il s'agit de données provisoires, estimées à partir du recensement de la population (dernières données disponibles au 1er janvier 2015), des fichiers de la taxe d’habitation, du répertoire de gestion du recensement et de l’enquête Logement 2013. Pour les DOM, l’estimation est principalement réalisée à l'aide du recensement et des enquêtes Logement de 2006 et 2013.
PLF 2019 : Qui veut sauver l'APL-Accession et le PTZ en zone peu dense ?
La question de l'accession à la propriété, absente du projet de loi Elan, revient avec le débat budgétaire. Plusieurs acteurs demandent au gouvernement et au Parlement de rétablir l'APL-Accession et de renoncer à supprimer, à partir du 1er janvier 2020, le prêt à taux zéro (PTZ) dans les zones B2 et C. Ils viennent autant du logement privé - Les constructeurs et aménageurs de la Fédération française du bâtiment (LCA-FFB) et la Fédération française des constructeurs de maisons individuelles (FFCMI) - que de l'accession sociale - les Coop'HLM.
LCA-FFB fait valoir un fort recul des ventes de maisons individuelles depuis le début de l'année. Recul qui culmine à -9,8% à la fin du mois de juillet 2018, avec de véritables effondrements dans certaines régions (-23% en Normandie, -21% en Auvergne-Rhône-Alpes, -19% en Occitanie). Si rien n'est fait, LCA-FFB table désormais sur une baisse nationale de 12 à 15% sur 2018.
Dans le secteur de l'accession sociale, les Coop'HLM rappellent que les ventes ont chuté de 20% au deuxième trimestre 2018. "Fortement présentes sur les zones B2 et C, mais aussi sur les territoires en rénovation urbaine, les Coop'HLM voient leur capacité à offrir un parcours résidentiel aux ménages à revenus modestes fortement remise en cause", ajoutent-elles.
JNE/PCA
ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFoo55lnKS0prnEp6tmnZ5is7OtzZycZnBkYrGmedWampqmk5p6doKMnZxmpZGewLC60magp5yZq7alwcSlo56rXWqFbrDEZqerp6CntqbAwKKpnqtdmrtuuc6ynKemlQ%3D%3D