La moitié des enseignants français en classe de quatrième utilisent au quotidien les technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le cadre de leur enseignement. C'est ce qui ressort d'une enquête internationale de l'Icils (International computer and information litteracy study) organisée par l’IEA (Association internationale pour l’évaluation du rendement scolaire) et portant sur l’intégration des TIC par les enseignants dans leurs pratiques pédagogiques. Menée en 2018 et pilotée au plan national par la Depp (direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance du ministère de l'Éducation nationale), cette enquête, mise en ligne le 14 février 2020, a concerné onze pays et deux collectivités territoriales étrangères. La France y participait pour la première fois.
Parmi les résultats de cette enquête, les collectivités territoriales françaises, en l'occurrence les conseils départementaux, seront intéressées par l'opinion des enseignants à propos des équipements numériques dont elles ont la responsabilité. 57% des 1.400 enseignants de quatrième, toutes disciplines confondues, répartis dans 122 collèges publics et privés sous contrat, approuvent l'affirmation "mon établissement dispose d'équipements TIC suffisants". À titre de comparaison, ils sont 66% en Italie et 47% en Allemagne. Une large majorité (61%) se reconnaît également dans l'affirmation selon laquelle "l'équipement informatique de mon établissement est à jour". L'affirmation "mon établissement dispose d'une connectivité suffisante à Internet" recueille une approbation légèrement supérieure à la moyenne (53%). Sur ce point, la France reste mieux placée que l'Allemagne (42%) et l'Italie (49%), mais en retard par rapport au Danemark (72%) et au Luxembourg (74%). Enfin, toujours en matière d'équipement, seuls 49% des enseignants français de quatrième interrogés estiment que leur "établissement dispose d'un support technique suffisant pour assurer la maintenance des ressources TIC".
À côté des aspects matériels, c'est bien sûr la question des pratiques qui forme l'essentiel de l'enquête. On apprend que 66% des enseignants de quatrième estiment que "les TIC sont considérées comme une priorité dans l'enseignement", soit la proportion la plus faible parmi les pays participants après l’Allemagne (41%) et le Luxembourg (53%). À partir de cette donnée, on ne s'étonne pas que seuls 38% des enseignants français estiment disposer d'assez de temps pour préparer les cours intégrant les TIC, et que 39% seulement jugent avoir suffisamment d'opportunités de développer une expertise en matière de TIC.
La formation constitue un levier essentiel pour inciter les enseignants à l'usage du numérique en classe. Là encore, le bât blesse. Seuls 35% des enseignants français déclarent avoir bénéficié d’un apprentissage généraliste sur l’utilisation des TIC au cours de leur formation initiale à l’enseignement. Sur ce plan, nos voisins allemands (26%) et italiens (29%) ne sont pas mieux lotis. Et au cours des deux années précédant l'enquête (2016-2018), 43% des enseignants français déclarent avoir participé à une formation sur les applications TIC d'utilité générale. Un taux qui monte à 53% pour les formations portant sur des ressources numériques d'enseignement et d'apprentissage spécifiques à leur discipline.
Malgré ces freins, 53% des enseignants français interrogés affirment utiliser les TIC tous les jours dans le cadre de leur enseignement – quand seuls 23% des enseignants allemands sont dans ce cas. À l'inverse, 3% ne les utilisent jamais.
En termes d'usage, on retiendra que le traitement de texte est de loin l'outil le plus utilisé : 56% des enseignants français déclarent l'avoir utilisé dans la plupart des cours ou dans chaque cours ou presque. Suivent les logiciels de présentation (36%), les contenus numériques liés aux manuels pédagogiques (22%) et les ressources informatives informatisées (18%). Quant aux outils numériques d'apprentissage plus spécifiques, ils ne rencontrent guère de succès auprès des enseignants français : 6% déclarent utiliser des logiciels collaboratifs ou des ressources pédagogiques numériques interactives, et seulement 1% font appel à des plateformes d'apprentissage en ligne… ce qui n'est guère étonnant si l'on considère que seuls 19% d'entre eux s'estiment capables d'utiliser une telle plateforme.
Enfin, quand il s'agit de juger les effets positifs de l'utilisation des TIC pour l'enseignement et l'apprentissage, les enseignants français de quatrième oscillent. Si 82% pensent qu'elle accroît l'intérêt des élèves pour l'apprentissage, ils ne sont que 28% à estimer que l'utilisation des TIC améliore les résultats académiques des élèves, soit le niveau le plus bas parmi tous les pays et territoires ayant pris part à l'enquête.
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